Un époux anonyme identifié.

Publié le par GénéaBlog86

Dans le Journal de Charles Demaillasson, ma « bible généalogique » du montmorillonnais, je découvre que notre bon avocat journaliste du XVIIe siècle, mentionne le 18 février 1692, le mariage d'un anonyme, un espace blanc ayant été laissé lors de l'édition (probable lacune du document manuscrit original) et de la fille du nommé « la Prairie » maréchal. Il ajoute qu'ils se sont épousés dans l'église Notre-Dame. Le problème principal c'est que l'acte en question n'existe pas dans les registres paroissiaux du secteur et qu'il ne leur est pas connu de contrat de mariage.

La jeune épouse est facilement identifiée comme étant Marie Petitpied, née le 04/08/1668 au faubourg des bans et baptisée le lendemain en la paroisse de Concise à Montmorillon, fille de François Petitpied, sieur de la Prairie, maître maréchal et de Jeanne Babert. Pour ce qui est de l'époux, l'avocat indique uniquement qu'il est le neveu de M. le curé de Saulgé. Je me hâte de regarder en 1692 qui était le prêtre de la dite paroisse. C'est un nommé M. Sauzet à Saulgé. Cela ne s'invente pas !

Signature de « M Sauzet curé de Saugé »

Dans un même temps, je m'aperçois que dans mes données, j'ai un nommé Jehan Billon époux de Marie Petitpied, sans date de mariage, ayant eu cinq enfants entre 1693 et 1710 à Lussac-les-Châteaux qui pourraient être intéressant. Le dit Billon baptisé le 04/11/1668 à Lussac-les-Châteaux est le fils puîné de Charles Billon et de Florence Vergnault. Ces derniers ont trois autres enfants : Anne, Florent et Charles, respectivement baptisés en 1660, 1663 et 1665. Florence a une sœur Anne Vergnaud, citée en 1687 au mariage de Charles Billon fils. Aucun rapprochement n'est fait avec la famille Sauzet, du côté des parents du nommé Jehan Billon. Mon hypothèse est-elle mauvaise ?

En consultant, la base du Cercle Généalogique Poitevin, je recherche le décès du prêtre, en choisissant les critères suivants : un individu masculin, du patronyme Sauzet, décédé après 1692. Un individu nommé Mathurin Sauzet, décédé le 29/06/1701 à Saulgé m'interpelle. En consultant l'acte rédigé par Félix Augier (1670+1738) curé de Saint-Martial de Montmorillon, je constate qu'il s'agit bien du prêtre recherché, inhumé dans l'église « pres lautel [...] a présant, dédié, au chapelin, qui doit dire la messe par jour ordonnée par mr le baron de Rouet ». Parmi les témoins sont mentionnés Anne Vergnaud sa sœur, Philippe Sauzet son frère, Florent, Charles et Jehan Billon ses neveux. Cela confirme bien que monsieur le curé était bien l'oncle de l'époux de Marie Petitpied et donc que l'époux anonyme est bien Jehan Billon.

Registre paroissial de Saulgé, BMS 1700-1706, vue 20/98.

Néanmoins, quel lien fraternel pouvait bien lier Anne Vergnaud à Mathurin Sauzet ? Deux hypothèses sont probables : soit ils étaient issus de la même mère et de pères différents, ce qui pourrait justifier des patronymes distincts, soit Anne n'était pas la sœur mais la belle-sœur et elle aurait été mariée à un autre Sauzet, frère du prêtre.

Un début de réponse se trouve dans le baptême du prêtre le 20/02/1641 à Lussac-les-Châteaux, dans lequel il est indiqué fils de Hilaire Sauzet et de Marguerite de Saint-Couin. En effet, à l'inhumation de cette dernière (patronyme orthographié de Saint-Coing) le 15/01/1682 à Saulgé, sont présents ses filles Fleurence et Anne Vergnaud et le dit curé qui signe. Ils étaient donc bien demi frère et sœurs issus de la même mère.

Arbre généalogique résumant les liens entre les intéressés.

Cette recherche permet de confirmer les ascendances et les cousinages entre les deux branches Billon et Sauzet, car il existe une descendance par Philippe Sauzet, le frère du prêtre.

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